L'électrification du marché moto n'est plus une tendance, c'est une révolution en marche. Si certains constructeurs historiques semblent encore hésitants, Royal Enfield, le géant indo-britannique, a décidé de ne pas rater le train. Et pour son entrée dans l'arène "zéro émission", la marque ne fait pas les choses à moitié : elle ressuscite un nom mythique de son patrimoine, la "Flying Flea" (la Puce Volante).
Un héritage léger pour un avenir agile
Le nom n'est pas anodin. La Flying Flea originelle était une petite moto 125cc légère, la RE 125, conçue durant la Seconde Guerre mondiale pour être parachutée derrière les lignes ennemies avec les troupes aéroportées britanniques. Un symbole de légèreté, d'agilité et de robustesse.
Quoi de mieux pour baptiser ce qui s'annonce comme la première moto électrique de la marque ? Car la future Flying Flea C6 (son nom de code interne) sera précisément cela : un roadster urbain, équivalent à une 125cc, conçu pour se faufiler en ville avec vivacité.
Les informations qui circulent, notamment suite à la présentation des premiers prototypes et aux dépôts de brevets, décrivent une machine au design néo-rétro très soigné. On parle d'un cadre minimaliste en aluminium forgé, d'un boîtier de batterie en magnésium et, surtout, d'une spectaculaire fourche avant de type "Girder" (à balancier), alliant un look vintage radical à une technologie moderne.
La connectivité ne sera pas en reste, avec une plateforme Snapdragon, des mises à jour à distance (OTA) et un écran TFT tactile.
Le prix : l'arme fatale de Royal Enfield ?
La véritable nouvelle, celle qui agite le secteur et qui a été mise en avant par des médias comme Cleanrider, concerne le positionnement tarifaire.
Alors que les motos électriques souffrent souvent d'un tarif prohibitif (les batteries et la R&D coûtant cher), Royal Enfield semble vouloir appliquer la recette qui a fait son succès sur le thermique : l'accessibilité premium.
Selon des déclarations de Mario Alvisi, le responsable de l'activité électrique de la marque, l'objectif de prix pour la Flying Flea C6 serait de se situer "sous la barre des 7 000 euros".
Cette annonce, si elle se confirme lors du lancement prévu pour début 2026, est une véritable déclaration de guerre à la concurrence. À ce prix, la Flying Flea se positionnerait agressivement face à des rivales comme les modèles électriques de Kawasaki (autour de 7 600 € à 8 200 €) ou d'autres marques spécialisées, tout en offrant un héritage et un design que peu peuvent revendiquer.
Une gamme complète à venir
Royal Enfield ne compte pas s'arrêter là. La C6 sera le premier modèle d'une gamme complète "Flying Flea". Une version S6, typée scrambler et partageant la même plateforme, devrait suivre de près, confirmant l'ambition de la marque de créer une véritable famille électrique.
En mêlant un héritage fort, un design audacieux et un tarif ciblé pour le grand public, Royal Enfield prépare un assaut méthodique sur le marché de la mobilité urbaine électrique. La "Puce Volante" de 2026 pourrait bien faire un saut de géant.


