Dar Hi, un nouveau souffle sur l’hôtellerie

Mercredi 26 Mars 2014

De sa terrasse, on contemple une palmeraie et le désert. Sur les hauteurs, la silhouette fantomatique du Sahara Palace tremble sous l’air chaud. Au cœur de l’aride Tunisie, près de Tozeur, l’éco-retraite design Dar Hi se dresse aux antipodes du luxe prôné en son temps par le mythique hôtel, dont les portes restent closes depuis 10 ans. Le monde change.


« Il nous semblait à la fois indécent et totalement anti-écologique d’importer du marbre et des sur-matières, ici, dans cette région défavorisée et isolée » explique Philippe Chapelet, co-fondateur du concept hôtelier Hi-Life, qui compte, outre Dar-Hi, deux établissements à Paris et à Nice. « Pour nous, dans un tel endroit, le luxe n’est plus dans la richesse des matériaux mais dans la vue, le calme, la relation avec les habitants. » poursuit-il. A Nefta, il a lancé un défi à Matali Crasset : celui de faire sortir du désert un hôtel de 17 chambres à partir d’un cahier des charges restreint, inspiré par l’habitat local. Matières naturelles, ciment, travail de la chaux, bois de palmier : avec les artisans de la région, la célèbre designeuse s’est lancée dans une aventure émouvante et innovante.

Une expérience en phase avec l’époque

Dar Hi illustre la vision d’une hôtellerie préoccupée par son environnement, en réponse à des clients qui veulent désormais vivre une expérience en phase avec leur époque. Résultat, cet ovni visuel aux lignes contemporaines et épurées s’inscrit sans fausse note dans le discret village du sud tunisien. Surtout, l’éco-retraite respecte les ressources locales et la population, partie intégrante du projet. A table, on se délecte de recettes qui allient le grain de folie de Frederick e. Hermé au savoir-faire traditionnel des femmes de Nefta. Elles s’affairent en cuisine autour de produits locaux et des légumes bio du potager. Dans le Spa « Hi Body and Soul », on s’initie aux vertus thérapeutiques naturellement offertes par la région du Djerid, grâce à un gommage de sable saharien, réalisé à la kessa, le gant traditionnel. C’est l’eau en provenance d’une source d’eau chaude du désert qui assure, par géothermie, le chauffage du hammam et de la piscine posée sur le toit. Ici, on oublie résolument stress urbain, communications virtuelles et télévision pour revenir aux fondamentaux et s’occuper de soi, tout en s’ouvrant aux autres et aux paysages.
 

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